La résilience ou comment surmonter les crises ?
Crise, résilience et transformation, de quoi parle-t-on ?
Crise et idéogrammes :
En français, le mot crise vient du grec ancien « krisis » qui signifie « décision ». L’état de crise conduit vers un changement de paradigme, il n’y a pas de réparation, de retour en arrière possible. Pourtant en Chine et au Japon, le mot crise est un paradoxe. Les deux idéogrammes qui le représentent : Wei (danger) et Ji (opportunité) symbolisent une situation dite difficile qui permet de saisir de nouvelles opportunités et de rebondir. L’état de crise mène au changement.
À l’ère où les crises se succèdent, la résilience est-elle un levier de transformation ?
Et si vivre une crise, c’est traverser un chemin semé d’étapes pour se transformer ?Ce chemin n’est pas sans rappeler la courbe du deuil de Kübler-Ross. Ce modèle décrit que tout changement vers une situation nouvelle, implique une forme de deuil de la situation antérieur.
Les étapes, plus ou moins marquées selon les situations, permettent la sortie de crise et de cheminer vers la transformation individuelle et collective.
- La crise est d’abord vécue comme une situation « Impensable », c’est le déni.
- Puis elle est ressentie comme une injustice, c’est une situation « Impossible » à imaginer ! C’est l’émotion de la colère qui s’exprime ou se ressent.
- Marchandage avec soi-même ou avec les autres, les questions trouvent leur réponse.
- Ensuite, le temps et les mots aident à transformer le souvenir traumatique. Accompagnée par l’instinct de survie, vient « l’Acceptation ».
- Enfin, intervient le moment où il existe un espace d’ouverture propice à la »Création ».
Cheminer pas à pas vers une sortie de crise, c’est faire preuve de résilience, c’est s’ouvrir au nouveau et à la transformation. Opportunité pour les uns ou nécessité de survie pour les autres, c’est résolument surmonter un état en faisant preuve d’adaptation et de développement personnel. C’est dans la capacité à se renforcer en situation de crise que naît la performance individuelle et collective. C’est cette agilité renforcée, face à la complexité des systèmes, que décrit Nassim Nicholas Taleb dans le concept d’Antifragilité.
“Ebêté par un traumatisme, on se débat pour rester en vie, c’est le processus de résilience. C'est prendre un autre type de développement après une agonie”
Boris CyrulnikNeuro psychiatre